10 conseils pour modèles photo débutantes

Il n’est pas rare que des modèles, expérimentées ou novices, proposent de poser pour la boutique.

C’est suite à un échange avec l’une d’entre elle que nous avons souhaité mettre ces recommandations à votre disposition. En effet, on se rend compte qu’il est difficile de trouver des ressources fiables pour débuter en tant que modèle photo.

Par où commencer ? Qui contacter ? Dois-je me faire un book ? Les mêmes questionnements reviennent sans cesse au fil des discussions.

Alors voici toute notre petite expérience, vécue ou entendue, condensée en un article.

Nous en profitons pour glisser des photos de notre dernière séance photo avec deux modèles débutantes justement : Déborah que nous avions déjà photographiée ici, et son amie Farielle, dont c’était la première fois derrière l’objectif. Merci à elles pour leur confiance 🤍

Bonne lecture !

 
 

Disclaimer : Ces conseils sont orientés sur la photo de nu ou communément appelée de charme. Toutefois ils peuvent s’appliquer si vous avez l’ambition de faire de la photo de mode, de vous exercer afin de rentrer en agence de mannequin ou encore de poser pour des artistes-plasticiens en tant que modèle vivant.


Vous souhaitez entrer dans ce micro milieu arty qu’est la photographie érotico-contemporaine ?

Que ce soit par pure curiosité ou pour vous faire un réseau, soyez immédiatement consciente que vous entrez dans une sorte de jungle : vous y trouverez autant de prédateurs féroces et toxiques que de personnes adorables et attentionnées.

C’est pour cette raison que nous vous recommandons de porter attention à ces conseils pour débuter en tant que modèle photo débutante ou si vous songez à vous lancer.

 
 

1/ POURQUOI ?

Pour commencer, il est intéressant de se poser la question : pourquoi ai-je envie de franchir le cap et d’être modèle photo ?

Est-ce pour prendre confiance en soi à travers la photo ? Avoir de belles images de moi à poster sur Instagram ? Pour l’expérience et le fun ? Pour rencontrer des gens et étendre votre réseau ? Pour en faire votre métier et en vivre ? Pour voyager ? Par pur narcissisme ? Pour apprivoiser votre image et votre corps ? Photothérapie ?

Notez qu’il n’a pas de bonne ou mauvaise réponses à cette question. Cela reste entre vous et vous-même, personne n’est là pour vous juger.

Quelles qu’elles soient, vos réponses pourront vous aider à définir vos réelles motivations ainsi que la direction artistique que vous souhaitez prendre : nu artistique, mode, beauté, lifestyle, retro etc…

Plus tard, cela vous aidera également à faire le tri parmi les nombreuses personnes du milieu qui vous solliciteront. Car oui, lorsqu’on est une femme et qu’on se lance dans la photo de nu… il y a du monde au portillon.

 
 

2/ AFFINER VOTRE OEIL

Ensuite, il est fortement recommandé de forger votre œil. Comme un muscle, le goût et l’esthétisme, ça se travaille, ça s’affine au fil du temps.


  • Comment ?

En consommant beaucoup de contenu visuel.

Aujourd’hui les plateformes sont nombreuses, que ce soit sur les réseaux sociaux, les sites internet d’artistes ou encore les livres d’art et expositions.

Pour les réseaux sociaux, Instagram et Pinterest restent ceux le plus portés sur l’image même si cela évolue vers la vidéo. De nombreuses modèles sont aussi sur Twitter car il y a beaucoup moins de censure.

Vous pouvez vous abonner aux OnlyFans ou Patreon des artistes ou modèles que vous préférez. C’est une belle manière de les soutenir et la plupart offre une première formule très abordable et sans engagement.

N’hésitez pas à vous rendre dans les petites galeries ou visiter des expositions de plus grande envergure.

Si vous avez l’occasion, rendez-vous également aux vernissages. C’est le meilleur moyen de rencontrer d’autres modèles et artistes avec qui vous pourrez échanger conseils et expériences, car tout le monde a été débutant à un moment donné.

Une solution totalement gratuite et très enrichissante pour votre mémoire visuelle : vous rendre en bibliothèque pour feuilleter les livres d’art et de photographie.

  • Aller plus loin

Si forger votre œil est intéressant et plaisant, cela ne suffit pas.

Creusez donc un peu plus loin que juste “j’aime/j’aime pas/c’est joli/c’est moche” et tenter de comprendre pourquoi un contenu vous touche plus qu’un autre. Encore une fois, cela vous aidera à mieux sélectionner les personnes avec qui vous voulez travailler.

Un bémol toutefois : si nous avons tous des goûts artistiques différents, à force de regarder des images on en vient à être saturés et ne plus rien distinguer. Si cela vous arrive, il est temps d’arrêter de scroller !

 
 

3/ S’ENTRAINER

Contrairement à ce que certaines personnes pensent : être mannequin ou modèle, ce n’est pas être un porte-manteau. Il s’agit d’un véritable métier qui demande des compétences.

Si vous observez les mannequins professionnelles ou modèles expérimentées, elles enchaînent les poses avec une rapidité déconcertante. Toutes ont un portefeuille de poses pour les jambes, les bras, les mains, les cheveux etc. Elles maîtrisent leurs expressions et la position de leur visage. Parfois, cela tient à quelques détails comme le regard ou l’orientation du menton.

Et arriver à ce stade demande de l’entrainement.

Alors pourquoi pas : faire des autoportraits. Pas besoin de matériel de professionnel : une ring-light, votre téléphone et cela fait l’affaire. Pas besoin non plus de vous mettre la pression si vos autoportraits ne vous plaisent pas : l’essentiel est de vous amuser, d’expérimenter et de vous faire plaisir.

N’hésitez pas à tester des positions qui vous semblent, à première vue, complètement improbables ou inconfortables car le rendu pourrait vous étonner. Plus vous allez chercher l’originalité dans vos poses et expressions, plus vous vous démarquerez et affinerez votre style.

Soyez patiente et bienveillante envers vous-même, cela ne vient pas du jour au lendemain. Il n’y a que la pratique qui vous fera progresser et développer votre propre langage corporel. Petit à petit, vous vous sentirez plus à l’aise.

Et pourquoi pas s’entrainer avec un ou une amie photographe qui débute dans la prise de vue ? Vous avez confiance en cette personne et vous vous motivez l’une et l’autre ! Une petite séance photo autour d’une tasse de thé et des biscuits… et votre dimanche s’annonce ensoleillé, n’est-ce pas ?

 
Deux modèles photo débutante lingerie
 

4/ AVOIR UN BOOK

Vous avez déjà quelques images sous le coude ? Vous êtes contente de vos autoportraits ? Vous êtes prête à conquérir le monde, une photo après l’autre ? Il est temps de les montrer et vous faire un book : autrement dit, créer un endroit où vous aller pouvoir montrer votre travail et faire la promotion de votre activité de modèle.

Vous avez plusieurs possibilités :

  • Les réseaux sociaux et notamment Instagram.

C’est à la fois la meilleure et la pire des solutions.

Pourquoi la meilleure ? C’est gratuit et c’est un réseau social dédié au visuel.

De nombreuses modèles et photographes l’utilisent déjà pour promouvoir leur travail et chercher des collaborations. Le réseau est déjà créé, vous n’avez qu’à aller le chercher.

Grâce au système de mentions et de partage, le bouche-à-oreille virtuel se fait assez rapidement.

Enfin, c’est une plateforme géniale pour la découverte et le partage de nouveaux profils. En un clic, vous suivez et contactez vos artistes préférés ou des comptes d’inconnus, même si ils sont à l’autre bout de la planète.

Pourquoi la pire ? L’absurdité de la censure.

En tant que modèle ou photographe de nu même artistique, on est confronté à l’absurdité de la censure de la nudité et particulièrement celle du corps féminin.

Si les “standards de la communauté” sont censés être les mêmes pour tout le monde, vous vous rendez vite compte que ce n’est pas le cas. Certains comptes passent à travers les radars des bots, tandis que d’autres se font constamment “punir” par Instagram (suppression de post ou de story, blocage de compte voire suppression). Donc nous vous conseillons d’être extrêmement prudent lorsque vous postez et, malheureusement, de censurer vos images…

Quand bien même vous postez des photos censurés, le shadowban peut vous tomber dessus à n’importe quel moment, pour des raisons obscures, rendant votre visibilité quasiment nulle.

Et une dernière chose : Instagram c’est comme la belle lingerie, c’est très addictif !

  • Avoir votre propre site internet.

C’est la solution de la liberté.

Les avantages : vous construisez votre site selon vos souhaits.

Vous décidez de tout, de A à Z : charte graphique, design, typographie ou encore couleurs.

C’est une solution peu chère : il vous suffit d’acheter votre nom de domaine via un bureau d’enregistrement de nom de domaine, comme Bookmyname par exemple, ce qui vous coute une dizaine d’euros par an.

Et surtout vous publiez ce que vous voulez sans que personne ne vous censure ou vous interdise quoique ce soit !

Les inconvénients : la partie technique peut se révéler laborieuse.

Entre l’hébergement, code, HTML, script et autres plugin aux noms d’oiseaux, vous vous arrachez les cheveux. Jusqu’ici, vous êtes modèle débutante et non développeuse informatique !

Le plus simple serait de travailler avec un système de gestion de contenu (CMS). On vous laisser faire vos recherches sur Google à ce sujet.

Deuxième inconvénient : qui va se rendre sur votre site ? Il y a de forte chances qu’il se perdre parmi les 1,92 milliards de sites web publiés si vous ne travaillez pas votre référencement naturel ou si n’en faites pas la promotion ailleurs notamment sur les réseaux sociaux.

  • Se créer un book en ligne.

C’est un peu la foire à l’empoigne.

Ce sont des réseaux de networking et de rencontre entre modèles, photographes, maquilleuses, coiffeuses, assistantes et tous les métiers qui tournent autour de la production et réalisation de séance photo ou vidéo.

C’est un entre deux entre Instagram et votre site internet. Les plus connus sont Book.fr ou Modelmayhem.com, qui est beaucoup utilisé par les modèles qui voyagent.

Personnellement, je ne suis pas très fan de ce genre de site. Il y a beaucoup d’escroqueries, de fausses annonces et de faux profils.

  • Postuler en agence.

C’est la solution professionnelle.

Il faut déjà avoir de bonnes photos qui rentrent dans les exigences des différentes agences de mannequins.

Les agences s’occupent de vous trouver des castings, de faire le suivi, de rédiger les contrats, des droits à l’image et vous payer. Ce système convient plus aux mannequins mode ou lifestyle qui font de la publicité, des éditos ou encore des défilés qu’aux modèles souhaitant faire du nu ou du modèle vivant.

On s’éloigne de l’idée de faire des photos pour s’amuser ou par amour de l’art.

Il faut savoir qu’aujourd’hui, toutes les modèles professionnelles ne sont pas forcément en agence. Beaucoup se débrouillent seules pour trouver leurs castings et contrats grâce à leur propre réseau. D’autres encore font les deux.

 
 

5/ LE PROCESSUS

Vous avez enfin créé votre site internet ou votre profil sur Instagram (et vous suivez Les Rituelles, naturellement). Félicitations✨

Rentrons maintenant dans le vif du sujet ! Au fil de nos discussions avec les personnes se proposant de poser pour la boutique, lorsque celles-ci sont novices, une question revient sans cesse : “comment ça se passe ?”

1er cas de figure : vous êtes contactée par un.e photographe.

Si vous ne connaissez pas cette personne et vous n’avez jamais interagi avec elle, il convient de se renseigner un minimum.


  • La base :

Demandez à voir son travail.

Si cette personne vous contacte sur Instagram, c’est facile, vous n’avez qu’à aller voir son profil.

Demandez également à en savoir plus sur le projet : est-ce pour une série avec une direction artistique particulière ou est-ce que cela s’inscrit dans la lignée de ce que cette personne fait déjà ? Y’a-t-il d’autres personnes impliquées comme une maquilleuse ou bien des créateurs ?

Et le plus important : est-ce que son travail vous plaît ? Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas la peine de vous forcer. Ne vous sentez pas obligée de répondre par la positive lorsqu’on vous propose de poser sous prétexte que vous n’avez pas d’expérience et que quelqu’un s’intéresse à vous : vous aurez d’autres opportunités.


  • La prise de contact :

Vous êtes bien tentée !

Proposez un rendez-vous préalable dans un lieu neutre comme un café, une brasserie ou un parc. Vous pourrez ainsi discuter des projets artistique de chacun et de vos attentes, tâter le terrain et voir si le feeling passe entre vous et le ou la photographe.

Au fil de la discussion, définissez vos limites et établissez des règles claires dès le départ, quitte à les assouplir plus tard si vraiment vous vous sentez à l’aise.

Pour cela, réfléchissez en amont à ce dont vous avez envie ou pas : avez-vous envie de poser nue, en lingerie ou habillée ? Jusqu’où ? Qu’est ce que vous voulez faire et ne pas faire ? Voulez-vous rester anonyme (sujet évoqué un peu plus bas) ? Voulez-vous utilisez un pseudonyme ?

C’est là qu’intervient votre réflexion initiale, comme expliqué au début de cet article.


  • Faire son enquête :

Vous pouvez aussi demander des infos à d'autres modèles qui ont déjà travaillé avec cette personne. Il est toujours intéressant d’avoir 2 ou 3 autres points de vue et cela permet d’entrer en contact avec elles.

Gardez à l’esprit qu’un conseil a de la valeur, tout comme l’expérience. Donc si vous discutez pendant un bon moment avec ces modèles expérimentées, la courtoisie voudrait, a minima, que vous leur achetiez un tirage ou que vous vous abonniez à leur Patreon ou OnlyFans.

Offrir une bière ou une part de tarte faite maison fonctionne également !



  • La séance photo :

Aucun red flag à l’horizon, vous décidez de vous lancer !

Si c’est votre première séance, vous pouvez venir accompagnée d’une amie ou de votre partenaire pour vous rassurer. Pensez à prévenir le ou la photographe en amont.

Et amusez-vous !


2e cas de figure : vous contactez un.e photographe que vous aimez et dont vous suivez le travail.

Le processus est à peu près le même mais à l’inverse. Et vous pouvez sauter la première étape.

De la même manière que vous êtes libre de refuser de poser pour une personne dont vous n’aimez pas le travail, il peut vous arriver la même chose. Si c’est le cas : pas de panique ! Chacun ses goûts artistiques, ne vous formalisez pas trop et passez à autre chose. De nombreuses autres personnes sont prêtes à travailler avec vous, et vous croiserez leur route bien assez tôt.

 
 

6/ RÉMUNÉRATION ET COLLABORATION

Il est communément admis que “celui qui demande paie ou rétribue” mais c’est quelque chose qui se discute en amont de la séance photo et sur laquelle vous devez absolument vous mettre d’accord pour que tout soit carré dès le début.


  • La rémunération.

Vous pouvez demander une rémunération pour votre travail de modèle. Et inversement, vous pouvez payer le photographe pour ses prises de vue.


  • La collaboration/échange.

Vous pouvez aussi choisir de travailler ensemble sur un projet commun ou si vous adhérez au projet proposé. Dans ce cas, personne n’est rémunéré et il s’agit d’une collaboration.

Cela peut également être un échange de bons procédés. Par exemple : on vous offre des produits gratuits si vous posez pour des créateurs ou encore un hébergement pour les modèles voyageuses - on en parle juste près.

Vous pourrez voir apparaître ici et là l’expression TFP qui signifie time for print/photos (temps contre photo) qui est une juste une expression édulcorée pour dire collaboration, donc non-rémunération.


Il y a plusieurs facteurs à prendre en compte :

  • Le degré d’expérience (non).

Comme pour tout travail, on part du principe que plus la personne est expérimentée, plus elle devrait être douée. Personnellement, je trouve que ça n’a pas de sens d’appliquer ce principe aux modèles photos.

Voici pourquoi.

Certaines modèles sont envoutantes alors qu’elle n’ont que très peu d’expérience. Mais elles ont “ce truc”. Tandis que d’autres sont plus fades, alors qu’elles ont des années de modeling derrière elles. De plus, nous n’avons pas tous les mêmes goûts et exigences. Les modèles que je vais trouver talentueuses vont peut-être être perçues comme plates par d’autres.

Encore une fois tout cela est subjectif car lié à votre approche personnelle de la photo, votre rapport aux images et vos affinités artistiques.

Vous l’avez compris, il n’y a pas de règles. C’est vous qui décidez et qui vous mettez d’accord avec le ou la photographe.


  • Les besoins de chacun.

Prenons un exemple concret :

Vous avez en tête un projet très défini et avec votre propre direction artistique. Pour ce projet, vous souhaitez absolument travailler avec une photographe particulière et vous lui commanditez la prise de vue. Si elle est partante, c’est super et vous collaborez. Sinon, il est possible qu’elle vous demande de la rémunérer et c’est normal.

En effet, si ce projet ne correspond pas à son style ou ses envies, rien ne l’oblige à accepter la collaboration.

L’inverse est tout aussi valable si un ou une photographe vous contacte avec ses propres idées mais vous n’adhérez que moyennement au projet.

  • Les modèles dont c’est le métier.

Ce sont des professionnelles et elles vivent principalement de leur activité de modèle donc seront, à mon sens, plus enclines à refuser une collaboration si le projet ne leur revient pas.

Certaines sont des travel models. Elles sont nomades et voyagent afin de poser pour différents photographes autour du globe. Ces modèles paient leur tour du monde grâce au modeling. Il convient donc, si ce n’est de les rémunérer, de leur proposer a minima un service, par exemple un hébergement pour quelques nuit.

Si vous aspirez à devenir modèle à plein temps - donc à être rémunérée, gardez à l’esprit que la plupart des pros (nomades ou non) alternent entre les projets payés mais pas forcément passionnants, et les projets plaisirs. Jusqu’à preuve du contraire, l’amour de l’art ne suffit pas à payer son loyer…


Enfin, n’hésitez pas à contacter des photographes dont vous aimez le travail pour leur signifier que vous êtes modèle et que vous souhaiter poser pour eux. Une belle collaboration peut naître d’un simple DM sur Instagram ! Cela étant dit, il y a quelques règles de sécurité essentielles à suivre et nous en parlons un peu plus bas.

 
 

7/ INTERLUDE

Avant de passer à des sujets moins drôles, une précision s’impose.

Vous n’êtes pas obligée de cocher toutes les cases pour commencer à poser.

Il ne s’agit pas d’une check-list absolue spéciale modèle photo mais plutôt de conseils que vous pouvez prendre dans le désordre. L’idée étant que vous ayez une vue d’ensemble du processus et que vous ayez quelques clés si vous souhaitez débuter en tant que modèle photo.

Vous souhaitez faire des photos juste pour le plaisir et vous ne souhaitez pas en tirer un quelconque bénéfice financier ? L’essentiel pour vous est que chacun apprécie le travail de l’autre ? Vous avez un bon feeling (voir point 5/ ci-dessus) ? Vous voulez faire votre badass bitch le temps d’un après-midi ?

Dans ce cas, nul besoin de faire des manières si vous n’avez pas de book ou si vous n’êtes pas entrainée : allez-y !

 
 

8/ DIFFUSION & DROIT À L’IMAGE

  • Quelles sont les règles du droit à l'image ?

Un photographe ou tout autre personne est autorisé à diffuser une photo/vidéo de vous sur internet uniquement si vous donnez votre accord.

Le droit à l’image est invoqué si vous souhaitez vous opposer à la diffusion d’une image sur laquelle vous êtes clairement reconnaissable, quand bien même celle-ci a été prise dans un lieu public.

Vous pouvez trouver tous les renseignements nécessaires sur l’article dédié de Service Public.

En résumé, votre image n’appartient qu’à vous et à personne d’autre. Si vous exigez le retrait de photos de vous, la personne ne peut pas refuser si il n’y a pas de contrat.

  • Théorie & pratique

Théoriquement, vous êtes maîtresse de votre image. En pratique, ce n’est pas si simple.

Si vous voulez être couverte, il est conseillé de signer un contrat explicitant les conditions de diffusion future.

Franchement, dans le milieu presque personne ne le fait. Tout fonctionne “à l’arrache”, sur la base de la confiance et c’est pour cela qu’il est très important de sélectionner soigneusement les personnes avec qui vous travaillez. Si vous avez une quelconque restriction au niveau de la diffusion, il faut en parler avant la séance avec le ou la photographe.

En amont de tout projet, réfléchissez bien au sujet de la diffusion de votre image avant de vous lancer en tant que modèle photo, et particulièrement de photo de nu. Posez-vous ces questions : suis-je ok pour que les photos soient sur les réseaux du photographe également ? Sur son site internet ? Sur son OnlyFan ou Patreon le cas échéant ? Que va-t-il se passer si mes proches/collègues tombent dessus ? J’ai envie de franchir le cap mais vais-je assumer une fois que les photos seront diffusées ? Cela va-t-il impacter ma vie pro et perso ? De quelle manière ?

Aujourd’hui, vous et moi avons la tête dans le rouleau compresseur de l’over-sharing et nous oublions l’impact que avoir peut ce comportement. Partager une photo en ligne laisse des traces de nous sur le web, des petits bouts de notre vie que l’on rend public. Les conséquences et réactions ne seront pas les mêmes si vous partagez une photo mignonne de votre chien ou des photos de vous en tant que modèle de nu artistique.

Si vous souhaitez séparer votre vie “de tous les jours” et votre future vie de modèle photo, je vous recommande fortement de TOUT compartimenter. C’est-à-dire : créer un deuxième compte Instagram, une deuxième adresse email, prendre un pseudonyme et pourquoi pas utiliser un autre navigateur. Si vous assumez à fond - et tant mieux ! - je vous conseille de le faire tout de même, car on ne sait pas de quoi demain sera fait pour vous et il se peut que vous le regrettiez à un moment donné.

Je ne compte plus le nombre de fois où des modèles s’arrêtent de faire de la photo et, éventuellement, demandent aux photographes d’effacer les photos, parce que, je cite en vrac :

“mon nouveau copain n’apprécie pas”

“mes collègues/boss sont tombés dessus”

“je veux effacer mon ancienne vie”

“j’ai signé un contrat avec X ou Y et il ne doit pas y avoir de photos de moi nue sur le net même photo artistique”

“j’ai plus envie”

… et j’en passe.

A l’ère du tout reproductible, faire disparaître une image sur internet n’est pas si facile. Il ne suffit pas de supprimer un post Instagram ou enlever des photos d’un site internet. Une tierce personne possède les fichiers numériques et quelle preuve avez-vous qu’elle les a bien effacés si vous le lui avez demandé ? Et même au niveau technique, il faut plusieurs semaines avant que les moteurs de recherche se mettent à jour.

Vous pouvez aussi choisir de rester anonyme et faire du no-face mais c’est un peu plus restrictif. Quand bien même, il est toujours possible de vous reconnaître via des signes particuliers comme les tatouages.

Comme vous le remarquez, j’insiste lourdement sur ce sujet car il est souvent ignoré. Soyez consciente de l’impact que pourront avoir ces images et en l’occurrence de la votre. Mais soyez également consciente du travail que cela représente pour vous comme pour la ou le photographe : entre l’organisation, le déplacement, l’achat d’accessoires ou de lingerie, la prise de vue, possiblement le développement des pellicule, la mise en ligne, la promotion etc. Devoir tout effacer deux ans plus tard sous prétexte que “ça ne plaît pas à votre nouveau copain”, honnêtement c’est du gâchis (et c’est une très mauvais excuse mais cela est un autre sujet).

Pour remédier à cette prise de tête, vous avez une solution très simple : payer un photographe pour votre séance photo. Les photos et leurs droits vous appartiendront et vous serez libre de les diffuser ou non. Vous pourrez même en faire des tirages et les accrocher dans votre salon ! Cette solution est plutôt préconisée si vous souhaitez poser une fois, pour l’expérience de vous glisser dans la peau d’une modèle photo et être derrière l’objectif. Si vous songez à poser régulièrement, encore une fois : réfléchissez bien à la diffusion de vos images.

 
 

9/ LA SÉCURITE AVANT TOUT

L’art c’est chouette. La sécurité c’est mieux.

Comme précisé en début d’article, il y a à boire et à manger dans ce milieu. D’une manière générale lorsqu’on est une femme, nous avons cette charge mentale concernant notre sécurité physique qui plane constamment au-dessus de nos têtes. En étant modèle photo de nu, vous pouvez être exposée à des situations inconfortables et vous retrouver complètement vulnérables face à des photographes abusifs voire carrément dangereux. Quoiqu’il en soit, rappelez-vous que le problème vient d’eux et non de vous, quand bien même vous êtes en train de poser nue.

Il y un tout un spectre de situations désagréables. Cela allant du regard pervers un peu malaisant à l’agression physique. Et c’est précisément ce qu’on veut éviter ! Voici quelques principes à garder en tête :

  • Ce n’est pas parce que vous avez un bon feeling à la première rencontre que vous allez être satisfaite de la séance photo. Ne soyez pas trop enthousiaste et garder à l’esprit que vous n’êtes pas (encore) copains.

  • Ne vous laissez jamais impressionner par la notoriété du photographe, le nombre de followers sur Instagram, le nombre d’éditos réalisés, le nombre de célébrités photographiées ou autres vanités. Ce n’est ni gage de qualité encore moins la garantie que la personne est safe.

  • Il ne doit pas y avoir de relation de subordination entre le ou la photographe et vous en tant que modèle photo. Vous n’avez pas à obéir à un ordre. Tout n’est que propositions créatives et discussions.

  • Prévenez un ami ou votre partenaire du lieu/heure de la séance photo. Vous pouvez même l’appeler à une heure donnée ou encore prévoir un “code de secours”. Vous pouvez aussi venir accompagnée si cela vous rassure et/ou vous met plus à l’aise.

  • Le photographe ne doit pas vous toucher sans votre permission.

  • Si vous sentez la personne trop envahissante, mettez de la distance. Demandez à faire une pause par exemple et dites tout de suite que ça vous met mal à l’aise.

  • Vous êtes libre de dire non aux poses que vous ne souhaitez pas faire ou au port de vêtements ou accessoires que vous n’aimez pas.

  • Ecoutez votre sonnette d’alarme intérieure. Si elle se met en route, prenez vos affaires et partez. Oui, vous êtes libre de partir à tout moment. Ne laissez pas la culpabilité vous envahir car vous avez la sensation “d’avoir ruiné la séance”. Vous aurez d’autres occasions de faire des photos et votre bien-être est plus important.

  • Si la séance est rémunérée : ce n’est pas parce qu’il y a transaction que vous devez vous sentir redevable d’autre chose. Vous faites votre travail de modèle selon des termes pré-établis. Point final.

  • Gardez des traces écrites.

Les RED FLAGS absolus :

  • les compliments négatifs du type “tu serais mieux les cheveux courts” et leurs réponses passives-agressive qui suit, qui ressemble en général à “je dis ça pour toi”.

  • les réflexions ultra déplacées comme : “tu m’excites”.

  • les remarques qui mettent la pression et qui sont faites sur un ton énervé du type : “t’es pas assez détendue, ça va pas du tout”.

  • le gens qui pratiquent la manipulation en vous culpabilisant et/ou en vous dévalorisant : “c’est ta seule chance de travailler avec moi, tu devrais t’estimer heureuse”.

  • les gens qui font miroiter un contrat en agence ou qui disent : “je vais te rendre célèbre”.

  • les gens qui vous mettent devant le fait accompli et exigent que vous fassiez/portiez quelque chose alors que la situation n’a pas été discutée en amont de la séance photo. Attention : si les idées et propositions peuvent affluer au fur et à mesure de la séance car vous êtes dans un moment de créativité, exiger n’est pas ok.

  • les photographes qui refusent que vous veniez accompagnée.

Toujours REFUSER :

  • Alcool ou drogue pendant ou avant une séance photo.

  • De l’argent contre quelque chose que vous n’étiez pas prête à faire, même si vous en avez besoin.

  • Des faveurs sexuelles contre un contrat ou une fausse promesse.

Il vaut mieux partir d’une séance photo frustrée que de se retrouver en situation d’agression.

Il vaut mieux partir d’une séance photo frustrée que de se retrouver en situation d’agression !

 
 

10/ DES RESSOURCES

Nous vous conseillons de lire cet article et l’enquête qui l’accompagne de Pauline Grand d’Esnon sur Néon Mag : https://bit.ly/3L7TROn

Exemple d’arnaques auxquelles il est possible d’être confrontée : https://bit.ly/3L2YIjQ

Sur le droit à l’image : https://bit.ly/3L54L7E

Sur la suppression de vos données et photos : https://bit.ly/3qu9Cpu

Il y a quelques années, vous pouviez trouver des groupes d’entraide sur Facebook, mais à l’heure ou cet article est rédigé, ceux dont j’avais connaissance n’existent plus. Idem pour les comptes Instagram comme PayeTonPhotographe qui n’est plus actif. Donc vous pouvez suivre les modèles sur Instagram, nombre d’entre elles n’hésitent pas à relayer des informations lorsqu’un profil est suspect.